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Edito du 19 octobre 2025 – Tapages diurne et nocturne autorisés

L’évangéliste retient que la parabole que Jésus donne à ses disciples a pour but de nous encourager à prier sans nous décourager.

Il prend l’exemple de la prière de demande, par l’image de cette veuve qui réclame, avec insistance, à un juge de lui rendre justice. Ce juge finit par céder non pas par justice mais par souci d’arrêter d’être importuné.

Quel peut être le rapport entre la justice et la prière ?

La justice est rendue par une personne extérieure à une situation qui prend de la hauteur, parfois avec froideur, pour réparer une injustice. En réparant une injustice, le juge rend sa dignité à une personne qui a été lésée.

Notre humanité est blessée par le péché et seul Dieu, parce qu’il est notre créateur, peut rétablir notre dignité. Cette œuvre de justice, nous en bénéficions par le baptême, qui nous fait participer à la dignité du Christ Prêtre, Prophète et Roi.

Sauvés par le Christ, nous retrouvons notre dignité initiale.

Cependant notre condition terrestre fait que tout ce qui est réalisé dans le baptême n’apparait pas encore parfaitement.

Si nous sommes rachetés par les seuls mérites du Christ, il nous faut reconnaître que nous nous sentons faibles et nous commettons des péchés. Nous avons besoin du soutien de la miséricorde divine qui se déploie dans le temps, pour retrouver notre dignité des origines. Si la justice a été rendue une fois pour toutes dans le mystère de la croix, auquel nous sommes associés dans le baptême, il est bon que nous puissions crier vers Dieu « jour et nuit ». Que nos cris soient dus à nos détresses ou nos joies, Jésus nous encourage à prier (crier vers) le Père.

Notre bonne éducation nous fait peut-être craindre de déranger. La véritable inquiétude du Christ, c’est que nous arrêtions de crier, alors n’ayons pas peur d’interpeler Dieu dans la peine et dans la joie.

P. Louis Serard, Curé +